Controverse sur l’identification de lepidosaures d’Argentine

En 2024, Agnolín et ses collègues ont décrit une nouvelle faune de lepidosaures du Maastrichtien de la formation géologique de Chorillo (Santa Cruz). Celle-ci incluait notamment les serpents Coniophiidae indet. et Madtsoiidae indet. (voir cet article) ainsi que le nouveau sphenodontien Notosphenos (voir cet article). Peu de temps après cette publication, Garberoglio et ses collègues en ont réalisé une critique, à laquelle Agnolín et ses collègues ont répondu. Le statut des spécimens décrits par Agnolín et ses collègues est donc éclairci ici en raison de la controverse à leur sujet.

Photographies et dessins interprétatifs des vertèbres MPM-PV-23100 (A-D) et MPM-PV-23101 (E-H), attribuées à Madtsoiidae indet. par Agnolín et ses collègues mais attribuées à Ophidia indet. par Garberoglio et ses collègues

Garberoglio et ses collègues considèrent que les identifications faites par Agnolín et ses collègues souffrent d’erreurs d’interprétations. Selon eux, les spécimens attribués à Coniophiidae indet. (MPM-PV-23098 et MPM-PV-23099) et Madtsoiidae indet. (MPM-PV-23100 et MPM-PV -23101) ne peuvent être attribués qu’à Ophidia indet. De plus, le spécimen MPM-PV-21522 qu’Agnolín et ses collègues mentionnent dans leur introduction comme un Alethinophidia indet. est également référé à Ophidia indet. par Garberoglio et ses collègues. Dans leur réponse, Agnolín et ses collègues ne remettent pas en doute ces nouvelles attributions.

Photographies et dessins interprétatifs de la vertèbre MPM-PV-23099, attribuée à Coniophiidae indet. par Agnolín et ses collègues mais attribuée à Ophidia indet. par Garberoglio et ses collègues

Garberoglio et ses collègues considèrent que Notosphenos est également problématique. Selon eux, son maxillaire holotype (MPM-PV-23097) a été mal identifié et mal orienté par Agnolín et ses collègues, qui ont confondu la face labiale avec la face linguale de ce qui est en réalité un dentaire. Il en résulte que certaines des caractéristiques diagnostiques de Notosphenos sont en fait tout à fait courantes. Le diagnostic de Notosphenos s’en trouve fortement réduit, au point que Garberoglio et ses collègues le considèrent comme un nomen dubium et un Sphenodontinae indet.

Photographies et dessins interprétatifs de l’holotype (MPM-PV-23097) de Notosphenos finisterre

Dans leur réponse, Agnolín et ses collègues affirment que la dentition unique de Notosphenos permet de le diagnostiquer, et en fait un taxon valide. Ils ne contredisent pas la nouvelle identification de l’os holotype de Notosphenos, mais notent leur désaccord sur certains points, notamment parce que Garberoglio et ses collègues n’ont pas examiné le spécimen en personne. Il en résulte que Notosphenos est toujours valide, mais que l’identité de son holotype (maxillaire ou dentaire) nécessite probablement sa réétude.

Références : Garberoglio, F.F.; Gómez, R.O.; Apesteguía, S., 2024, Comment on Agnolín et al. (2024): southernmost lepidosaur (Reptilia) assemblage from the Late Cretaceous of Patagonia. Historical Biology.

Agnolín, F.; Aranciaga Rolando, M.; Novas, F.E., 2024a, Reply to: Comment on Agnolín et al. (2024): Southernmost lepidosaur (Reptilia) assemblage from the Late Cretaceous of Patagonia by Garberoglio et al. (2024). Historical Biology.

Agnolín, F.; Aranciaga Rolando, M.; Manabe, M.; Tsuihiji, T.; Novas, F.E., 2024b, Southernmost lepidosaur (Reptilia) assemblage from the Late Cretaceous of Patagonia. Historical Biology.

Toutes les images proviennent d’Agnolín et al., 2024b

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