Hyperodapedon est un genre d’archosauromorphe rhynchosaure rhynchosauridé connu de six espèces valides : H. gordoni (l’espèce-type), H. huenei, H. huxleyi, H. mariensis, H. sanjuanensis et H. tikiensis. H. mariensis est présent dans le Carnien de la formation géologique de Santa Maria (Rio Grande do Sul, Brésil). Cette espèce avait autrefois son propre genre, Macrocephalosaurus, mais est aujourd’hui incluse au sein d’Hyperodapedon (mais voir cet article). Cunha et ses collègues décrivent ainsi un nouveau spécimen d’H. mariensis qui présente de multiples traces de bioérosion.

Le spécimen décrit par Cunha et ses collègues est un squelette fragmentaire (UFRGS-PV-1581-T|CAPPA/UFSM 0383) composé de centaines de fragments d’os désarticulés. Les caractéristiques observables sur UFRGS-PV-1581-T|CAPPA/UFSM 0383 permettent de l’attribuer sans aucun doute à Hyperodapedon mariensis. Cunha et ses collègues se sont ensuite concentrés sur l’analyse de nombreuses marques de bioérosion présentes sur 29 des 520 os de UFRGS-PV-1581-T|CAPPA/UFSM 0383.

Cunha et ses collègues rapportent ainsi la présence de perforations caractéristiques sur 3 os de UFRGS-PV-1581-T|CAPPA/UFSM 0383. Ils les assignent à l’ichnotaxon Amphifaoichnus sp., qui serait produit par un insecte terrestre ostéophage (peut-être un coléoptère).

Ils ont également noté la présence de petits sillons sur 10 os de UFRGS-PV-1581-T|CAPPA/UFSM 0383. 9 de ces traces correspondent à l’ichnotaxon Osteocallis mandibulus et 1 correspond à Osteocallis infestans. Osteocallis correspond à des marques laissées par des insectes nécrophages ou ostéophages lorsqu’ils ont consommé l’os.

Enfin, Cunha et ses collègues notent la présence de 19 os présentant des groupes de rainures et 3 présentant des perforations. Ces groupes de rainures correspondent à aucun ichnotaxon connu et sont désignés sous le nom de Morphotype 1 par Cunha et ses collègues. De plus, les perforations sont également inconnues et désignées sous le nom de Morphotype 2. Ces traces semblent elles aussi avoir été produites par des insectes terrestres ostéophages.

Cunha et ses collègues notent que toutes ces marques de bioérosion se sont produites après la mort et l’enfouissement partiel de l’individu. De plus, plusieurs ichnotaxons sont parfois présents sur un même os. Cunha et ses collègues en concluent que le spécimen UFRGS-PV-1581-T|CAPPA/UFSM 0383 a fourni des ressources alimentaires pour de nombreux insectes terrestres ostéophages.

Hyperodapedon mariensis était un prédateur invertivore qui se nourrissait de gastéropodes, de crustacés et d’arthropodes qu’ils trouvait en fouillant dans les sédiments, puis qu’il broyait avec ses dents. Il cohabitait avec des cynodontes, des temnospondyles, des sphenodontiens, d’autres rhynchosaures, des proterochampsidés, l’aetosaure Aetosauroides, l’ornithosuchidé Dynamosuchus, le loricata Rauisuchus, les lagerpetidés Ixalerpeton et Venetoraptor, le silesauridé Amanasaurus, les herrerasauridés Staurikosaurus et Gnathovorax ainsi qu’avec les sauropodomorphes Nhandumirim, Bagualosaurus, Buriolestes, Pampadromaeus et Saturnalia.
Références : Cunha, L.S.; Dentzien-Dias, P.; Francischini, H., 2024, New bioerosion traces in rhynchosaur bones from the Upper Triassic of Brazil and the oldest occurrence of the ichnogenera Osteocallis and Amphifaoichnus. Acta Palaeontologica Polonica. 69(1): 1-21.
Benton, M.J., 1983, The Triassic reptile Hyperodapedon from Elgin: functional morphology and relationships. Philosophical Transactions of the Royal Society of London B: Biological Sciences. 302: 605-718.
Toutes les images proviennent de Cunha et al., 2024, à l’exception de la première qui provient de Benton, 1983