Il y a quelques années, le crâne d’une tortue fut découvert dans l’ancienne carrière de Morales, près de la ville de General Roca, dans le Campanien-Maastrichtien de la formation géologique d’Allen (Rio Negro, Argentine). Agnolín et ses collègues décrivent ainsi ce crâne comme l’holotype d’un nouveau taxon, qu’ils baptisent Iaremys (« tortue de pierre »), avec I. batrachomorpha pour espèce.

L’holotype (MPCN-PV-1005) d’Iaremys batrachomorpha est une portion antérieure de crâne. Agnolín et ses collègues n’ont pas réalisé d’analyse phylogénétique et ont proposé un classement d’Iaremys sur la seule base de comparaisons morphologiques. Selon eux, Iaremys est un chelidé membre de la sous-famille des hydromedusinés. Hydromedusinae se compose donc actuellement de trois genres : Hydromedusa (la tortue à cou de serpent actuelle), Yaminuechelys et Iaremys.

Iaremys se caractérise par ses orbites larges et dorsalement placées, son crâne aplati et ses mâchoires courtes et arrondies. Une telle morphologie crânienne lui a valu son nom d’espèce et se rapproche aussi beaucoup de Yaminuechelys. Toutefois, Iaremys possède un crâne plus légèrement construit et des orbites situées plus dorsalement que Yaminuechelys. Cela suggère peut-être que Iaremys se nourrissait de proies plus molles et utilisait une stratégie de chasse plus basée sur l’embuscade.

Iaremys était une tortue semi-aquatique carnivore chassant en embuscade par succion, se nourrissant de mollusques, d’arthropodes, de poissons et d’amphibiens. Iaremys vivait dans des cours d’eau et des deltas de plaines côtières. Il cohabitait avec des ptérosaures, des squamates, d’autres tortues, des sauropodes titanosaures, de nombreux hadrosauridés, le parankylosaurien Patagopelta, les abelisauridés Niebla et Quilmesaurus, le dromaeosauridé Austroraptor, l’alvarezsauridé Bonapartenykus, des oiseaux et des sphenodontiens.
Référence : Agnolín, F.L.; Aranciaga-Rolando, A.M.; Ortiz, R., 2024, New chelid turtle with a flattened skull from the Late Cretaceous of Northern Patagonia, Argentina. Alcheringa: An Australasian Journal of Palaeontology.
Toutes les images proviennent d’Agnolín et al., 2024