Nouveau matériel pathologique de sauropode de Chine

Les pathologies observables sur les os fossiles sont de bons moyens de connaître le comportement de leurs propriétaires. Leur analyse permet de déceler des indices de combats intraspécifiques, de mode d’alimentation… Chez les sauropodes, les pathologies affectent principalement les vertèbres et les côtes, mais peu les os des membres. Dans la formation géologique de Xiashaximiao, la faune de sauropodes est très diversifiée, avec une dizaine de taxons reconnus mais peu de pathologies identifiées. Tan et ses collègues décrivent ainsi un nouveau spécimen pathologique de sauropode, découvert dans le Bajocien-Bathonien de la formation géologique de Xiashaximiao (Chongqing, Chine).

Photographies du tibia 4609-S15 (1), référé à Sauropoda indet. par Tan et ses collègues

Le spécimen décrit par Tan et ses collègues est un tibia gauche partiel (4609-S15 (1)). Les caractéristiques de 4609-S15 (1) ne permettent pas d’identifier à quel groupe de sauropode il appartient. Tan et ses collègues réfèrent donc 4609-S15 (1) à Sauropoda indet. Toutefois, il a été découvert sur un site ayant livré des centaines d’os de sauropodes appartenant à seulement trois genres : Omeisaurus, Shunosaurus et Yuzhoulong. Par conséquent, ce tibia pourrait appartenir à l’un d’entre eux, bien qu’il soit impossible de savoir lequel.

Photographies de la fracture du tibia 4609-S15 (1), référé à Sauropoda indet. par Tan et ses collègues

Tan et ses collègues constatent que la partie distale de 4609-S15 (1) présente une surface rugueuse, irrégulière et écrasée. L’analyse par CT scan de cette surface révèle que dans cette zone, l’os est fracturé et écrasé. Pour Tan et ses collègues, cette surface fracturée est pathologique et correspond à une fracture du tibia qui n’a pas été guérie. Elle a été causée par un impact violent sur le bas du tibia, peut-être lors d’un combat intraspécifique au vu de la nature et de la localisation de la fracture. L’individu 4609-S15 (1) n’a pas guéri de sa blessure, ce qui indique qu’il est mort peu de temps après et que celle-ci a peut-être entraîné sa mort en immobilisant son membre postérieur gauche.

Scans CT de la fracture du tibia 4609-S15 (1), référé à Sauropoda indet. par Tan et ses collègues

Référence : Tan, C.; Wang, P.; Xiong, C.; Wei, Z.-Y.; Tu, Y.; Ma, Q.-Y.; Ren, X.-X.; You, H.-L., 2024, A sauropod tibia with initial fracture from the Middle Jurassic in Yunyang, Chongqing, southwest China. Historical Biology.

Toutes les images proviennent de Tan et al., 2024

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