Il y a quelques années, un ensemble désarticulé de restes de silesauridé furent découverts dans la région de Paraíso do Sul, dans le Ladinien de la formation géologique de Santa Maria (Rio Grande do Sul, Brésil). Müller décrit ainsi ces restes comme représentant un nouveau taxon de silesauridé, qu’il baptise Gondwanax (« roi du Gondwana »), avec G. paraisensis pour espèce.

L’holotype (CAPPA/UFSM 0417) de Gondwanax paraisensis est un fémur droit complet. Müller réfère à G. paraisensis deux vertèbres cervicales articulées (CAPPA/UFSM 0418), une vertèbre dorsale (CAPPA/UFSM 0419), un ensemble de vertèbres dorsales, sacrales, caudales articulées avec l’ilium droit et les ischiums (CAPPA/UFSM 0416) ainsi que deux vertèbres caudales (CAPPA/UFSM 420 et CAPPA/UFSM 421). Ces éléments appartiennent au même taxon que l’holotype mais il est impossible de savoir s’ils représentent le même individu. Müller note qu’il est difficile de connaître le stade ontogénique des spécimens de G. paraisensis du fait de leurs conditions de préservation.

L’analyse phylogénétique de Müller considère les silesauridés comme un grade d’ornithischiens basaux et non comme une famille monophylétique formant le groupe-frère de Dinosauria. Elle classe Gondwanax comme un silesauridé sulcimentisaurien, plus dérivé que Gamatavus mais plus basal qu’Amanasaurus.

Gondwanax représente le silesauridé le plus basal présentant 3 vertèbres sacrales. Au sein de Silesauridae, la condition ancestrale est la présence de 2 vertèbres sacrales. Les sulcimentisauriens dérivés possèdent 3 vertèbres sacrales et Pisanosaurus en possède même 4. La présence de 3 vertèbres sacrales chez Gondwanax laisse penser que ce trait était peut-être ancestral à Sulcimentisauria, étant donné qu’Asilisaurus (le taxon-soeur de Sulcimentisauria) n’en possède que 2. Cette augmentation du nombre de vertèbres sacrales a pu permettre une meilleure adaptation à la quadrupédie.

Gondwanax était un petit silesauridé d’environ 90 centimètres de longueur et un animal exclusivement quadrupède. Sa dentition est inconnue, ce qui limite nos connaissances sur son régime alimentaire a ce qui est connu chez ses proches parents. Gondwanax était donc probablement un petit végétivore se nourrissant occasionnellement d’invertébrés. Il cohabitait avec Gamatavus, un autre silesauridé décrit récemment (voir cet article), dont il différait par sa morphologie sacrale et fémorale. Gondwanax vivait également avec des aphanosaures, des cynodontes et des pseudosuchiens dans un environnement de plaines inondables boisées.

Référence : Müller, R.T., 2024, A new « silesaurid » from the oldest dinosauromorph-bearing beds of South America provides insights into the early evolution of bird-line archosaurs. Gondwana Research.
Toutes les images proviennent de Müller, 2024