Longipteryx est un genre d’oiseau énantiornithe longipterygidé décrit en 2001 par Zhang et ses collègues, avec L. chaoyangensis pour espèce. Il est connu de dizaines de spécimens plus ou mois bien conservés, provenant tous de l’Aptien de la formation géologique de Jiufotang (Liaoning, Chine). Comme les autres longipterygidés, Longipteryx se caractérise par son bec allongé terminé par des dents à l’émail robuste. Ces dernières années, plusieurs études ont tenté de comprendre l’écologie alimentaire de Longipteryx (voir cet article) et ont proposé tour à tour une alimentation carnivore ou insectivore pour ce genre. O’Connor et ses collègues décrivent deux nouveaux spécimens de Longipteryx qui permettent d’en savoir plus sur son écologie alimentaire.

Les spécimens décrits par O’Connor et ses collègues sont deux squelettes presque complets (STM8–86 et STM8–112). Le lieu de leur découverte est inconnu mais ils proviennent probablement de la formation géologique de Jiufotang. Sur la base des caractéristiques de STM8–86 et STM8–112, O’Connor et ses collègues les ont attribués à Longipteryx sp. En considérant le fait qu’il n’existe qu’une seule espèce de Longipteryx actuellement connue, ces deux squelettes appartiennent sans doute à Longipteryx chaoyangensis.

STM8–86 préserve 5 structures ovales fibreuses dans sa cavité abdominale tandis que STM8–112 préserve un groupe d’au moins 20 structures ovales fibreuses dans sa cage thoracique. O’Connor et ses collègues identifient ces structures comme étant des graines du genre Carpolithus. Carpolithus est supposé être un gymnosperme indéterminé dont la graine aurait été contenue dans une enveloppe charnue de type « fruit ». Ces deux spécimens de Longipteryx ont donc des graines de gymnospermes dans leur contenu stomacal, qui indiquent que ce genre était en partie frugivore.

La présence de graines de « fruits » de gymnosperme dans STM8–86 et STM8–112 contredit les études précédentes qui supposaient que Longipteryx était carnivore ou insectivore. Pour O’Connor et ses collègues, le régime alimentaire de Longipteryx contenait une grande partie de « fruits », mais a pu être complété par des invertébrés. Ils notent également que les grandes dents à émail épais de Longipteryx ne semblent pas jouer de rôle dans l’alimentation, mais plutôt de structure soumise à la sélection sexuelle et jouant un rôle dans la communication intraspéfique.
Références : O’Connor, J.; Clark, A.; Herrera, F.; Yang, X.; Wang, X.; Zheng, X.; Hu, H.; Zhou, Z., 2024, Direct evidence of frugivory in the Mesozoic bird Longipteryx contradicts morphological proxies for diet. Current Biology.
Zhang, F.; Zhou, Z.; Hou, L.; Gu, G., 2001, Early diversification of birds: Evidence from a new opposite bird. Chinese Science Bulletin. 46(11): 945-949.
Toutes les images proviennent d’O’Connor et al., 2024, à l’exception de la première qui est une oeuvre de Nix