En 2018, une expédition paléontologique découvrit le squelette partiel d’un petit théropode dans le Campanien de la formation géologique de Barun Goyot (Ömnögovi, Mongolie). Lee et ses collègues décrivent ainsi ce spécimen comme l’holotype d’un nouveau taxon qu’ils baptisent Harenadraco (« dragon des sables »), avec H. prima pour espèce.

L’holotype (MPC-D 110/119) d’Harenadraco prima est un squelette postcrânien partiel composé de l’ilium droit fragmentaire, de l’extrémité proximale du fémur gauche, de l’extrémité distale du fémur droit, de l’extrémité distale du tibiotarse gauche, des métatarsiens II, III et IV gauches, de quelques phalanges pédales gauches et de fragments indéterminés. Lee et ses collègues précisent qu’il est actuellement impossible de connaître le stade ontogénique de MPC-D 110/119.

L’analyse phylogénétique de Lee et ses collègues a classé Harenadraco comme un membre basal de Sinovenatorinae chez les troodontidés. A noter que selon leur analyse, la sous-famille Sinovenatorinae est le clade le plus basal de Troodontidae et comprend Mei, Sinusonasus et Sinovenator en plus d’Harenadraco. Ce résultat fait d’Harenadraco l’un des plus jeunes sinovenatorinés connus.

Harenadraco se caractérise par ses tarsométatarsiens extrêmement allongés. Lee et ses collègues ont calculé le ratio longueur/largeur de ses tarsométatarsiens, et ont obtenu des résultats qui dépassent presque tous les autres théropodes. Seul le nandou actuel (Rhea) et le troodontidé Philovenator ont un ratio comparable. Pour Lee et ses collègues, il pourrait s’agir d’une caractéristique liée à la nature juvénile des troodontidés, mais le stade ontogénique de l’holotype (MPC-D 110/119) d’Harenadraco prima est inconnu, ce qui rend cette supposition invérifiable.

Les tarsométatarsiens extrêmement allongés d’Harenadraco sont une adaptation à un mode de vie de coureur très rapide. Harenadraco aurait donc été capable de chasser des proies elles aussi rapides tels que des squamates, des mammifères ou des invertébrés. A noter que son holotype mesure un peu moins de 1 mètre de longueur. Harenadraco vivait dans un environnement semi-aride, en compagnie de squamates, de crocodylomorphes, d’ankylosaures, de cératopsiens, de sauropodes, de pachycephalosaures, d’alvarezsauridés, de dromaeosauridés, d’oviraptorosaures et d’oiseaux.

Référence : Lee, S.; Lee, Y.-N.; Park, J.-Y.; Kim, S.-H.; Badamkhatan, Z.; Idersaikhan, D.; Tsogtbaatar, K., 2024, The first troodontid (Dinosauria: Theropoda) from the Upper Cretaceous Baruungoyot Formation of Mongolia. Journal of Vertebrate Paleontology. 42: e2364746.
Toutes les images proviennent de Lee et al., 2024