Les elasmosauridés sont une famille de sauropterygiens plésiosaures connus du crétacé sur l’ensemble du globe. En Syrie, de nombreux sauropsides marins ont été découverts au cours de ces 20 dernières années, mais n’ont pas encore été décrits. En 2001, 6 vertèbres d’un elasmosauridé ont été découvertes par Mouty et Al Maleh, dans le Coniacien-Santonien de la formation géologique de Rmah (Homs, Syrie). En 2003, Al Maleh et Bardet mentionnèrent cette découverte (en donnant une localité erronée), puis en 2010 des fouilles mirent au jour le reste du squelette. Alhalabi et ses collègues décrivent ainsi ce squelette comme un nouveau spécimen d’elasmosauridé.
Le spécimen décrit par Alhalabi et ses collègues est un squelette partiel (GCGMRD 0001) composé de 52 vertèbres articulées (cervicales, dorsales, sacrales et caudales) et de fragments de côtes. Alhalabi et ses collègues notent que les 6 vertèbres découvertes en 2001 sont des vertèbres cervicales, mais qu’elles ont été perdues. En tout, le squelette comprendrait donc 58 vertèbres. GCGMRD 0001 est un spécimen adulte caractéristique des elasmosauridés, mais dépourvu de restes crâniens ou appendiculaires. Alhalabi et ses collègues notent qu’en l’absence de plus de restes, GCGMRD 0001 ne peut être référé qu’à Elasmosauridae indet.
Alhalabi et ses collègues ont comparé les proportions des vertèbres cervicales de l’elasmosauridé GCGMRD 0001 avec celles de plusieurs autres elasmosauridés. Ils ont ainsi pu déterminer si ses vertèbres étaient ou non allongées. Ce caractère est variable au sein d’Elasmosauridae et est sujet à la pression environnementale pour un allongement supplémentaire du cou. Les calculs d’Alhalabi et ses collègues montrent que GCGMRD 0001 ne présentait pas d’allongement notable de ses vertèbres cervicales. En comparaison avec les autres elasmosauridés analysés, on peut en conclure que l’allongement des vertèbres cervicales de GCGMRD 0001 était minime.
L’elasmosauridé GCGMRD 0001 était un elasmosauridé de taille moyenne à grande, mesurant entre 6,5 et 7,5 mètres de longueur. Bien que son crâne est inconnu, son écologie alimentaire était très probablement la même que celle des autres elasmosauridés. Il chassait donc des poissons en embuscade à l’aide de son cou allongé. L’elasmosauridé GCGMRD 0001 vivait dans des eaux chaudes, en compagnie de tortues, de mosasaures et de polycotylidés.
Références : Alhalabi, W.A.; Bardet, N.; Sachs, S.; Kear, B.P.; Joude, I.B.; Yazbek, M.K.; Godoy, P.L.; Langer, M.C., 2024, Recovering lost time in Syria: New Late Cretaceous (ConiacianSantonian) elasmosaurid remains from the Palmyrides mountain chain. Cretaceous Research. 105871.
Al Maleh, A.K.; Bardet, N., 2003, Découverte de niveaux phosphatés associés à des restes de vertébrés dans les dépôts carbonatés du Coniacien–Santonien du Jabal Abtar: épisode précoce de la phosphatogenèse sénonienne des Palmyrides (Syrie centrale). Comptes Rendus Geoscience. 335(4): 391-400.
Toutes les images proviennent d’Alhalabi et al., 2024, à l’exception de la première qui provient d’Al Maleh et Bardet, 2003
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