Platecarpus est un genre de mosasauridé plioplatecarpiné connu de nombreux spécimens du crétacé supérieur d’Amérique du Nord, et de fossiles plus fragmentaires d’Europe et d’Afrique. Il est connu d’une seule espèce, son espèce-type : Platecarpus tympaniticus. Depuis les années 1930, des spécimens de mosasauridés sont découverts dans le Santonien de la formation géologique de la Montagne des Cormes (Aude, France). Une partie de ce matériel fut référée à Platecarpus ictericus, une espèce aujourd’hui synonyme de P. tympaniticus. Plasse et ses collègues décrivent ainsi de nouveaux spécimens de Platecarpus en provenance de la formation géologique de la Montagne des Cormes.

Les spécimens décrits par Plasse et ses collègues sont un jugal gauche (UP.SGN.01), un squamosal droit partiel (UP.SGN.02), un basioccipital (UP.SGN.03), un exoccipital droit (UP.SGN.04), deux ptérygoïdes partiels (UP.SGN.05 et UP.SGN.06), un coronoïde droit partiel (UP.SGN.07), 19 dents (UP.SGN.08), 4 vertèbres cervicales partielles (UP.SGN.09-12), 8 vertèbres dorsales (UP.SGN.13-18 et UP.SGN.35-39), 4 vertèbres caudales (UP.SGN.19-21, UP.SGN.31 et UP.SGN.41), une côte (UP.SGN.49), deux scapulas gauches (UP.SGN.22 et UP.SGN.23) et une phalange (UP.SGN.24). Il s’agit de restes désarticulés appartenant à au moins deux individus.

Plasse et ses collègues identifient ces éléments comme appartenant à Platecarpus. En raison de l’absence de caractéristiques diagnostiques précises, ils s’abstiennent de les référer à P. tympaniticus et les réfèrent tous à Platecarpus sp. Le reste du matériel de Platecarpus précédemment décrit de la formation géologique de la Montagne des Cormes doit également être considéré comme Platecarpus sp. Seul un spécimen plus complet ou porteur de caractéristiques diagnostiques permettra de savoir si ce matériel représente P. tympaniticus.

Plusieurs marques pathologiques ont été identifiées par Plasse et ses collègues sur des spécimens de Platecarpus sp. qu’ils ont décrit. Il s’agit de petites perforations sur 4 vertèbres dorsales (UP.SGN.14, UP.SGN.16, UP.SGN.35 et UP.SGN.39), trois vertèbres caudales (UP.SGN.20, UP.SGN.21 et UP.SGN.41) et la côte (UP.SGN.49). Plasse et ses collègues considèrent que ces perforations peuvent être des marques de charognage. Ils n’ont pas pu identifier l’auteur de ces perforations, mais il est possibles qu’elles soient les traces d’alimentation d’invertébrés charognards.

Des perforations de plus grande taille sont présentes sur deux vertèbres dorsales (UP.SGN.37 et UP.SGN.38) et sur une vertèbre caudale (UP.SGN.31). Il s’agit de marques de dents de forme conique. Plasse et ses collègues considèrent que les auteurs potentiels de ces marques sont les crocodylomorphes, les mosasauridés ou les gros poissons téléostéens. Etant donné que les crocodylomorphes marins et les gros poissons téléostéens sont absents d’Europe au Santonien, il semble plus probable que ces perforations de grande taille aient été produites par des morsures de mosasauridés.

Platecarpus était un mosasaure de taille moyenne qui vivait près des côtes, pouvant faire figure de proie pour les mosasaures de plus grande taille. Sa dentition indique qu’il chassait de préférence les poissons et les céphalopodes. Dans l’écosystème de la formation géologique de la Montagne des Cormes, Platecarpus vivait en compagnie d’autres mosasaures comme Tylosaurus.

Références : Plasse, M.; Valentin, X.; Garcia, G.; Guinot, G.; Bardet, N., 2024, New remains of Mosasauroidea (Reptilia, Squamata) from the Upper Cretaceous (Santonian) of Aude, southern France. Cretaceous Research. 105823.
Lindgren, J.; Caldwell, M.W.; Konishi, T.; Chiappe, L.M., 2010, Convergent Evolution in Aquatic Tetrapods: Insights from an Exceptional Fossil Mosasaur. PLoS ONE. 5(8): e11998.
Toutes les images proviennent de Plasse et al., 2024, à l’exception de la dernière qui provient de de Lindgren et al., 2010