Les côtes cervicales sont des os présents chez de nombreux tétrapodes, et notamment chez les dinosaures. Il y a une paire de côtes cervicales pour chaque vertèbre cervicale, et la fonction principale de ces côtes cervicales est de servir de point d’attache musculaire. Lors de la description du sauropode turiasaurien Moabosaurus, Britt et ses collègues ont noté la présence de côtes cervicales bifurquées. Cela se traduit par la présence d’une extrémité en forme de fourche à deux pointes au niveau de chaque côte cervicale. Wedel et Taylor analysent un vaste ensemble de sauropodes, et constatent la présence de côtes cervicales bifurquées chez d’autres genres que Moabosaurus.

Wedel et Taylor ont analysé de nombreux spécimens de sauropodes, et ont mis en évidence la présence de côtes cervicales bifurquées chez plusieurs d’entre eux. Il s’agit de spécimens de sauropodes diplodocidés apatosaurinés du Kimméridgien-Tithonien de la formation géologique de Morrison. Wedel et Taylor listent donc la présence de côtes cervicales bifurquées chez le spécimen CM 555 de Brontosaurus parvus, chez les spécimens CM 3018 (holotype), MWC 1946 et MWC 5659 d’Apatosaurus louisae et chez le spécimen BYU 18531 d’Apatosaurinae indet.

Alors que Britt et ses collègues pensaient que les côtes cervicales bifurquées étaient une synapomorphie de Moabosaurus, Wedel et Taylor constatent que c’est une caractéristique beaucoup plus répandue. En plus de noter leur présence chez Brontosaurus et Apatosaurus, ils l’attestent chez le turiasaurien Turiasaurus et le dicraeosauridé Dicraeosaurus. Wedel et Taylor identifient également des côtes cervicales bifurquées chez d’autres dinosaures, tels que les théropodes abelisauridés Carnotaurus et Majungasaurus ainsi que le cératopsien leptoceratopsidé Zhuchengceratops.

Etant donné le rôle d’attache musculaire des côtes cervicales, Wedel et Taylor supposent que la bifurcation de ces côtes est liée à cet attachement. Ils supposent que les deux muscles qui s’attachent sur chacune des côtes cervicales n’ont pas la même direction, ce qui a causé cette bifurcation. Cette différence de direction de muscle serait liée à des contraintes biomécaniques liées au mode de vie, plutôt qu’à la phylogénie. Les côtes cervicales bifurquées seraient donc un indicateur écologique d’un usage particulier des muscles du cou, mais dont la signification demeure floue.

Références : Wedel, M.; Taylor, M., 2023, The biomechanical significance of bifurcated cervical ribs in apatosaurine sauropods. Vertebrate Anatomy Morphology Palaeontology. 11: 91–100.
Britt, B.B.; Scheetz, R.D.; Whiting, M.F.; Wilhite, D.R., 2017, Moabosaurus utahensis, n. gen., n. sp., a new sauropod from the Early Cretaceous (Aptian) of North America. Contributions from the Museum of Paleontology, University of Michigan. 32: 189–243.
Toutes les images proviennent de Wedel et Taylor, 2023
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