Entre 1997 et 2003, des fouilles mirent au jour les restes d’un nouveau taxon d’archosaure dans le Carnien de la formation géologique d’Isalo II (Atsimo-Andrefana, Madagascar). En 2019, Patellos et ses collègues annoncèrent sa découverte dans une conférence, en proposant qu’il puisse s’agir d’un avemetatarsalien basal. Nesbitt et ses collègues décrivent ainsi ce taxon sous le nom de Mambachiton (« armure de crocodile »), avec M. fiandohana pour espèce.

L’holotype (UA 8-25-97-132) de Mambachiton fiandohana est un squelette partiel composé d’une série articulée de vertèbres cervicales, de plusieurs ostéodermes, d’un arc neural cervical partiel, de côtes cervicales et d’un postfrontal droit partiel. Des restes postcrâniens associés (FMNH PR 5065) lui ont également été référés et se composent de 4 vertèbres dorsales, d’une sacrale et d’une caudale, des scapulocoracoïdes, de l’ilion droit et de l’extrémité proximale du fémur droit. Selon Nesbitt et ses collègues, il est fort probable que FMNH PR 5065 représente le même individu que l’holotype UA 8-25-97-132, mais étant donné que leurs restes ne sont pas en association directe, il est impossible d’en être certain. L’état d’ossification des spécimens UA 8-25-97-132 et FMNH PR 5065 indiquent que c’était des individus subadultes presque adultes.

Nesbitt et ses collègues ont également décrit des os isolés d’archosauriformes (voir cet article), dont certains peuvent représenter M. fiandohana. Il s’agit d’une vertèbre cervicale (UA 9-11-03-803A), d’une vertèbre caudale (UA 9-11-03-803B), d’un ilium droit (UA 9-10-98-538a) et de l’extrémité distale d’un fémur droit (UA 9-1-98-391). L’attribution de ces éléments à Mambachiton reste toutefois hypothétique et incertaine.

L’analyse phylogénétique réalisée par Nesbitt et ses collègues a permis de connaître le classement de Mambachiton. Mambachiton est retrouvé comme le membre le plus basal d’Avemetatarsalia. En effet, il possède des caractéristiques qui sont typiques des avemetatarsaliens, mais également des caractéristiques que l’on pensait disparues dans ce groupe. Mambachiton permet de se faire une meilleure idée du plan corporel des tout premiers avemetatarsaliens, qui se trouvent être très similaires aux archosaures basaux et aux pseudosuchiens basaux.

Mambachiton aurait eu une morphologie générale relativement proche des aphanosaures, un clade d’avemetatarsaliens basaux. D’après les proportions de ses vertèbres cervicales, il aurait eu un cou allongé. La principale caractéristique qui distingue Mambachiton des autres avemetatarsaliens est la présence d’ostéodermes. En effet, les avemetatarsaliens plus dérivés sont dépourvus d’ostéodermes, à l’exception de certains clades de dinosaures qui en ont développé secondairement. Mambachiton était donc recouvert de plusieurs rangées d’ostéodermes le long de sa colonne vertébrale.

Mambachiton était un quadrupède relativement gracile qui aurait mesuré entre 1,75 et 2 mètres de longueur. Sa dentition est inconnue, ce qui nous empêche de connaître son écologie alimentaire avec certitude. Il est toutefois très probable que Mambachiton ait été un carnivore, chassant de petits vertébrés. Il vivait en compagnie de temnospondyles, de cynodontes, de sphenodontiens, de procolophonidés, de phytosaures, du rhynchosaure Isalorhynchus, de l’azendohsauridé Azendohsaurus, du lagerpetidé Kongonaphon et de silesauridés.

Références : Nesbitt, S.J.; Patellos, E.A.; Kammerer, C.F.; Ranivoharimanana, L.; Wyss, A.R.; Flynn, J.J., 2023, The earliest-diverging avemetatarsalian: a new osteoderm-bearing taxon from the Triassic (?Earliest Late Triassic) of Madagascar and the composition of avemetatarsalian assemblages prior to the radiation of dinosaurs. Zoological Journal of the Linnean Society.
Patellos, E.A.; Nesbitt, S.J.; Kammerer, C.F.; Wyss, A.R.; Flynn, J.J.; Ranivoharimanana, L., 2019, A new reptile from the ?Middle Triassic of Madagascar may represent the earliest-diverging Avemetatarsalia (Archosauria). Society of Vertebrate Paleontology Abstracts of Papers, 79th Annual Meeting. 167.
Toutes les images proviennent de Nesbitt et al., 2023
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