Umoonasaurus est un genre de sauropterygien leptocleididé décrit en 2006 par Kear et ses collègues, avec U. demoscyllus pour espèce-type. L’holotype (AM F.99374) a été découvert dans l’Aptien-Albien de la formation géologique de Bulldog Shale (South Australia, Australie), et est un squelette assez complet. Les os de AM F.99374 sont opalisés et le contenu gastrique est préservé dans la cage thoracique. L’anatomie d’Umoonasaurus a relativement bien été étudiée, mais le contenu gastrique de son holotype n’a jusque là jamais été analysé. White et ses collègues étudient ainsi en détail le contenu stomacal de l’holotype d’Umoonasaurus demoscyllus.

White et ses collègues ont procédé au scan CT du contenu gastrique présent dans le spécimen AM F.99374. Ils y ont identifié 17 vertèbres d’un poisson téléostéen ainsi qu’au moins 60 gastrolithes arrondis de 5 mm de diamètre en moyenne. Le poisson n’a pu être identifié sur la base seule de ces vertèbres. D’après la taille des vertèbres, le poisson téléostéen mesurait entre 18 et 30 centimètres de longueur. White et ses collègues en déduisent qu’Umoonasaurus se nourrissait de poissons dont la taille pouvait aller jusqu’à égaler la longueur totale de son crâne.

Les dents d’Umoonasaurus sont petites, coniques et graciles, suggérant une alimentation à base de petits poissons et d’invertébrés au corps mou, tels que les bélemnites et les ammonites. L’analyse du contenu stomacal de AM F.99374 permet de confirmer ce qui avait été supposé sur la base d’observations morphologiques. White et ses collègues suggèrent ainsi qu’Umoonasaurus était un prédateur de niveau trophique intermédiaire, chassant des petites proies en milieu pélagique.

La présence de gastrolithes chez AM F.99374 n’est pas surprenante, car de nombreux plésiosaures ont été retrouvés avec des gastrolithes. Cette ingestion de pierres peut avoir été accidentelle lors de l’alimentation ou volontaire pour améliorer la flottabilité ou aider lors de la digestion. Il n’existe encore aucune certitude à ce sujet, il est d’ailleurs possible que plusieurs hypothèses puissent être combinées. Dans le cas d’Umoonasaurus, la question reste en suspens.
Références : White, J.M.; Barron, A.; McCurry, M.R.; Denham, T., 2023, Investigating gut contents of the leptocleidian plesiosaur Umoonasaurus demoscyllus using micro-CT imaging. Alcheringa: An Australasian Journal of Palaeontology.
Kear, B.P.; Schroeder, N.I.; Lee, M.S.Y., 2006, An archaic crested plesiosaur in opal from the Lower Cretaceous high-latitude deposits of Australia. Biology Letters. 2: 615–619.
Toutes les images proviennent de White et al., 2023