Nouveau matériel de sauropsides d’Afrique du Sud

Les fossiles du début du trias sont particulièrement importants car ils nous permettent d’étudier la résilience de la biodiversité après l’extinction à la fin du permien. La formation géologique de Burgersdorp date de l’Olenekien (~ 247 MA), et a livré de nombreux restes de vertébrés notamment sur le site de Driefontein. Malgré la riche diversité des vertébrés à Driefontein, les sauropsides sont assez rares et représentés par des os et des dents isolés. Hoffman et ses collègues décrivent ainsi plusieurs dents isolées de sauropsides de la formation géologique de Burgersdorp (Free State, Afrique du Sud).

Scans CT d’une dent du morphotype A (A) et du morphotype B (B), décrits par Hoffman et ses collègues

Hoffman et ses collègues ont étudié 102 dents, mais 10 d’entre elles sont trop incomplètes donc seules 92 dents ont été décrites (de BP/1/9102 à BP/1/9194). Ils ont réalisé une analyse morphométrique comportant toutes ces dents ainsi que celles de l’archosauriforme Garjainia qui est le seul sauropside de Driefontein connu de dents associées à des os. Cette analyse a permis de classer ces 92 dents dans 7 morphotypes différents.

Résultats de l’analyse morphométrique d’Hoffman et ses collègues, montrant les morphospaces occupés par les différents morphotypes de dents de sauropsides du site de Driefontein

Le morphotype A comprend 18 % des dents étudiées par Hoffman et ses collègues. Elles sont ziphodontes et ressemblent aux dents de Garjainia. Toutefois, Hoffman et ses collègues n’attribuent pas le morphotype A à Garjainia car les dents ne portent pas de caractères diagnostiques au sein des archosauromorphes. Le morphotype B comprend 14% des dents étudiées par Hoffman et ses collègues. Elles sont coniques et monocuspides, de forme bulbeuse et courte. Les dents du morphotype B ne sont pas attribuables à un clade particulier de sauropsides. Le morphotype C comprend 5% des dents étudiées par Hoffman et ses collègues. Ce sont des dents avec des dentelures sur la carène distale et des surfaces lisses. Les dents du morphotype C ne sont pas attribuables à un clade particulier de sauropsides.

Scans CT d’une dent du morphotype C (C) et du morphotype D (D), décrits par Hoffman et ses collègues

Le morphotype D comprend 31% des dents étudiées par Hoffman et ses collègues. Elles ressemblent superficiellement aux dents des temnospondyles de Driefontein, mais appartiennent très probablement à un taxon d’archosauriforme. Le morphotype E comprend 5% des dents étudiées par Hoffman et ses collègues. Elles sont très similaires à celles du morphotype C, mais avec quelques différences. Le morphotype F comprend 3% des dents étudiées par Hoffman et ses collègues. Ce sont les seules dents non dentelées et recourbées parmi ces dents, et aussi les plus petites. Il est possible que le morphotype F représente un lepidosauromorphe. Le morphotype G comprend 4% des dents étudiées par Hoffman et ses collègues. Elles sont ziphodontes et ressemblent au morphotype A avec quelques différences. Le morphotype G représente très probablement un taxon d’archosauriforme.

Scans CT d’une dent du morphotype E (E), du morphotype F (F) et du morphotype G (G), décrits par Hoffman et ses collègues

L’environnement correspondant au site de Driefontein était une plaine inondable avec des cours d’eau sinueux, au climat semi-aride mais rythmé par des pluies saisonnières. Les sauropsides décrits par Hoffman et ses collègues vivaient en compagnie de temnospondyles, de cynodontes, de procolophonidés, du lepidosauromorphe Palacrodon et de l’érythrosuchidé Garjainia.

Référence : Hoffman, D.K.; Hancox, J.P.; Nesbitt, S.J., 2023, A diverse diapsid tooth assemblage from the Early Triassic (Driefontein locality, South Africa) records the recovery of diapsids following the end-Permian mass extinction. PLoS ONE. 18(5): e0285111.

Toutes les images proviennent d’Hoffman et al., 2023

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