Nouveau matériel de sauropode de Chine

En 1976, une expédition paléontologique menée dans la région de Qamdo découvrit un assemblage de vertébrés, mais la plupart de ces restes ne furent ensuite pas étudiés. Dans les années 1980, Zhao étudia une partie des restes de dinosaures découverts, mais ses travaux sont invalides, et nécessitent une révision complète. Il nomma les genres de sauropodes invalides « Lancanjiangosaurus » et « Microdontosaurus » sur la base de fossiles de la formation géologique de Dongdaqiao. Ces dernières années, de nouvelles fouilles ont été menées dans la région de Qamdo, permettant de mettre au jour des restes de sauropodes en 2019, dans le Bathonien de la formation géologique de Dongdaqiao (Tibet, Chine). Il convient de noter que cette formation géologique a été précédemment nommée formation géologique de Dabuka. An et ses collègues décrivent ainsi un nouveau spécimen de sauropode trouvé par cette expédition.

Photographies de la scapula du Tibetian Sauropod (CGS V001), référé à Eusauropoda indet. par An et ses collègues

Le spécimen décrit par An et ses collègues est un squelette partiel (CGS V001) composé de quatre vertèbres cervicales et d’une scapula. An et ses collègues ont donné le surnom de « Tibetian Sauropod » à CGS V001. Selon eux, ce spécimen appartient à un individu au stade ontogénique juvénile. Ses vertèbres cervicales sont assez courtes, et ont une morphologie similaire à celle des eusauropodes basaux comme Kotasaurus ou Shunosaurus. Toutefois, CGS V001 ressemble également beaucoup aux mamenchisauridés, notamment au niveau de la complexité structurale des vertèbres.

Photographies des vertèbres cervicales du Tibetian Sauropod (CGS V001), référé à Eusauropoda indet. par An et ses collègues

An et ses collègues ont réalisé une analyse phylogénétique pour connaître la position du Tibetian Sauropod parmi les sauropodes. Ils le classent comme un eusauropode basal, plus dérivé que Shunosaurus mais plus basal que les mamenchisauridés. Toutefois, ces résultats sont peut-être biaisés par la nature juvénile de CGS V001. En effet, An et ses collègues pensent que CGS V001 est probablement un mamenchisauridé juvénile, mais l’ontogénèse des mamenchisauridés est encore trop mal connue pour en être certain. Ainsi, ils décident prudemment de référer CGS V001 à Eusauropoda indet.

Résultats de l’analyse phylogénétique d’An et ses collègues, classant le Tibetian Sauropod (CGS V001) comme un eusauropode basal

Le Tibetian Sauropod CGS V001 vivait en compagnie de stégosaures, d’autres sauropodes et de théropodes, dans des plaines parsemées de lacs et de cours d’eau. Sa description, tout comme celle toute récente d’autres sauropodes de la formation géologique de Dongdaqiao (voir cet article) permet d’avoir une meilleure idée de la faune de dinosaures du Tibet. A terme, il sera peut-être possible d’éclaircir l’identité de « Lancanjiangosaurus » et « Microdontosaurus » grâce à ces nouvelles descriptions de sauropodes tibétains.

Référence : An, X.; Xu, X.; Han, F.; Sullivan, C.; Wang, Q.; Li, Y.; Wang, D.; Wang, B.; Hu, J., 2023, A new juvenile sauropod specimen from the Middle Jurassic Dongdaqiao Formation of East Tibet. PeerJ 11: e14982.

Toutes les images proviennent d’An et al., 2023

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