Hanosaurus est un genre de sauropterygien décrit en 1974 par Young pour un squelette partiel (IVPP V 3231) découvert dans l’Olénékien de la formation géologique de Jialingjiang (Chine, Hubei). Yong avait désigné H. hupehensis pour espèce type et l’avait considéré comme un thalattosaure. Lors de la redescription d’Hanosaurus en 1998, Rieppel l’a classé comme un pachypleurosaure, ce qui a depuis été admis. Wang et ses collègues décrivent ainsi un nouveau spécimen d’Hanosaurus dont les caractéristiques modifient le classement du genre.

Le spécimen décrit par Wang et ses collègues est un squelette presque complet (IVPP V 15911) provenant également de la formation géologique de Jialingjiang (Chine, Hubei). Il provient d’une localité très proche de la localité type et présente une série de caractéristiques qui le rendent sans aucun doute attribuable à Hanosaurus hupehensis. De plus, IVPP V 15911 apporte de nouvelles connaissances morphologiques sur H. hupehensis.

Cet apport de données fourni par IVPP V 15911 a conduit Wang et ses collègues à réaliser une analyse phylogénétique pour connaître le classement d’Hanosaurus après modification de la liste de ses caractères distinctifs. Leur analyse n’a pas trouvé Hanosaurus chez Pachypleurosauria, ni chez Thalattosauria, mais dans une position de taxon-soeur de Sauropterygia + Saurosphargidae. Wang et ses collègues ont décidé de créer un nom pour ce clade formé par Hanosaurus + (Sauropterygia + Saurosphargidae) : Sauropterygiformes.

Grâce au spécimen IVPP V 15911, Wang et ses collègues ont pu mettre en évidence la morphologie en mosaïque d’Hanosaurus. En effet, Hanosaurus possède un mélange de caractéristiques basales, de caractéristiques partagées avec les saurosphargidés, les placodontes ou encore les eosauropterygiens. Parmi ses caractéristiques basales, Hanosaurus présente un cou plus court que les eosauropterygiens mais plus long que les saurosphargidés et les placodontes. Cela signifie qu’au cours de l’évolution, le cou des saurosphargidés et des placodontes s’est encore raccourci quand celui des eosauropterygiens s’est allongé.

Avec un tronc allongé, des membres courts et des os pachyostosés (des os plus denses qui améliorent la flottabilité), Hanosaurus était bien adapté à un mode de vie aquatique. Son plan corporel suggère que c’était un nageur anguilliforme, c’est à dire par ondulation du tronc et de la queue. La position basale d’Hanosaurus suggère que la condition ancestrale de nage pour les sauropterygiens était une nage anguilliforme, qui a ensuite été perdue par la plupart des groupes dérivés comme les placodontes, les saurosphargidés ou encore les plésiosaures. Cette condition ancestrale est également la même chez les ichthyosauromorphes, une convergence qui semble due aux contraintes de l’origine terrestre de ces clades.

IVPP V 15911 était un individu qui aurait mesuré environ 80 centimètres de longueur, une taille très proche de celle de l’holotype de H. hupehensis. Hanosaurus était un petit prédateur vivant près des côtes, en compagnie des ichthyosauromorphes Chaohusaurus, Hupehsuchus et Eohupehsuchus, du saurosphargiforme Pomolispondylus, du nothosauridé Lariosaurus et du pachypleurosaure Keichousaurus.
Références : Wang, W.; Shang, Q.; Cheng, L.; Wu, X.-C.; Li, C., 2022, Ancestral body plan and adaptive radiation of sauropterygian marine reptiles. iScience. 25(12): 105635.
Young, C.C., 1972, A marine lizard from Nanchang, Hupeh Province. Memoirs of the Institute of Vertebrate Paleontology and Paleoanthropology. Vol. 9, Academia Sinica. pp. 17–28.
Rieppel, O., 1998, The systematic status of Hanosaurus hupehensis (reptilia, Sauropterygia) from the triassic of China. Journal of Vertebrate Paleontology. 18: 545–557.
Toutes les images proviennent de Wang et al., 2022