En 1953, Pamela Robinson découvre un bloc contenant des restes de lepidosaure dans le dépôt d’une fissure du Carnien-Norien, dans la carrière de Cromhall (Gloucestershire, Angleterre). Ce bloc fut numéroté NHMUK PV R36822 et par la suite fut oublié dans les collections du musée Natural History Museum de Londres où il était entreposé. Whiteside et ses collègues ont redécouvert ce bloc et décrit les fossiles s’y trouvant comme l’holotype du nouveau genre Cryptovaranoides (« forme de varan cachée ») avec l’espèce C. microlanius.

L’holotype (NHMUK PV R36822) de Cryptovaranoides microlanius est un squelette partiel composé du crâne partiel, des vertèbres cervicales et des premières vertèbres dorsales et d’éléments des membres antérieurs et de la ceinture pectorale. Whiteside et ses collègues l’identifient comme un individu juvénile. Ils ont procédé à un scan CT du bloc pour obtenir les meilleures informations possibles sur les os.

Whiteside et ses collègues ont référé à Cryptovaranoides microlanius de nombreux restes isolés entreposés au Natural History Museum. Ils appartiennent à plusieurs individus allant du stade ontogénique juvénile au stade adulte. Ils s’agit d’un maxillaire gauche, d’un maxillaire droit, d’un fragment de maxillaire droit, d’un dentaire gauche, d’un dentaire droit, d’un fragment de dentaire gauche, d’un coronoïde gauche, d’un frontal gauche, d’un carré gauche, d’un prémaxillaire, d’une boîte crânienne et de plusieurs vertèbres cervicales, dorsales et sacrales. Un basioccipital découvert dans le bloc contanant l’holotype a également été référé à C. microlanius. Un pubis, une interclavicule et un os indéterminé ont également été découverts dans le bloc contanant l’holotype, mais Whiteside et ses collègues les attribuent à cf. Clevosaurus.

L’analyse phylogénétique de Whiteside et ses collègues a classé Cryptovaranoides au sein des Anguiformes, en taxon-soeur de Xenosaurus. Cette position signifie que Cryptovaranoides est un membre de Xenosauridae mais Whiteside et ses collègues ne l’affirment pas directement et supposent uniquement d’étroites affinités avec cette famille ainsi qu’avec Anguidae. Une position aussi dérivée d’un squamate du trias est déroutante et perturbe la chronologie d’apparition des principaux clade au sein de Squamata. Cryptovaranoides suggère une diversification rapide des squamates au trias mais une grande absence du groupe dans les archives fossiles du trias et du jurassique.

Cryptovaranoides présente des dents coniques recourbées et pointues, au remplacement fréquent. Whiteside et ses collègues suggèrent que sa dentition était adaptée pour se nourrir d’arthropodes, de petits vertébrés et d’œufs. Cryptovaranoides était donc un petit prédateur vivant en compagnie de drepanosaurauridés, du kuehneosauridé Kuehneosaurus, de nombreux rhynchocéphales, du crocodylomorphe Terrestrisuchus et du silesauridé Agnosphitys.

Références : Whiteside, D.I.; Chambi-Trowell, S.A.V.; Benton, M.J., 2022, A Triassic crown squamate. Science Advances. 8(48): eabq8274.
Brownstein, C.D.; Simões, T.R.; Caldwell, M.W.; Lee, M.S.Y.; Meyer, D.L., Scarpetta, S.G., 2023, The affinities of the Late Triassic Cryptovaranoides and the age of crown squamates. Royal Society open science. 10(10): 230968.
Toutes les images proviennent de Whiteside et al., 2022
2 commentaires sur « Nouveau squamate : Cryptovaranoides »