Des années 1940 aux années 1960, Llewellyn Price a fouillé dans le Maastrichtien de la formation géologique de Marília (Minas Gerais, Brésil). Il y découvre notamment de nombreux restes de sauropodes, dont un spécimen assez complet (MCT 1488-R) et une série de 10 vertèbres caudales (MCT 1719-R). MCT 1488-R est appelé « Series B » par Powell en 1987, qui attribue à cet individu les vertèbres MCT 1719-R. Cette association des deux spécimens en un seul est suspecte car Price ne les aurait jamais considérés comme appartenant au même individu. En 2005, Campos et ses collègues ont fait de MCT 1488-R l’holotype du nouveau genre Trigonosaurus avec T. pricei pour espèce. Ils ont fait de MCT 1719-R le paratype de T. pricei, en restant prudent sur le fait que le spécimen appartenait ou non au même individu que l’holotype.

Lors d’une étude sur du nouveau matériel de Baurutitan (traitée dans cet article) Silva Junior et ses collègues ont également remarqué que MCT 1719-R n’appartient ni à Trigonosaurus ni à Baurutitan et représente donc un nouveau genre. En effet, le nouveau matériel de Baurutitan comprend des vertèbres caudales mais a également permis de lui synonymiser Trigonosaurus. Les vertèbres caudales de Baurutitan sont différentes de celles de MCT 1719-R. Silva Junior et ses collègues l’ont donc baptisé Caieiria (en référence au nom de la localité type) avec pour espèce C. allocaudata.

L’analyse phylogénétique réalisée par Silva Junior et ses collègues a classé Caieiria au sein d’Aeolosaurini, dans une position de taxon-soeur de Bravasaurus. Ces deux genres se trouvent eux-mêmes dans un clade d’Aeolosaurini basaux avec Baurutitan et Gondwanatitan. Ce classement confirme la dominance du clade des Aeolosaurini au Brésil lors du crétacé supérieur.

D’après la taille des fossiles de l’holotype et de celle de ses proches parents, Caieiria aurait mesuré environ 10 mètres de longueurs. Caieiria a vécu dans un environnement de plaines inondables au climat semi-aride, coexistant avec des crocodylomorphes, des tortues, l’abelisauridé Kurupi, le dromaeosauridé Ypupiara et plusieurs autres sauropodes titanosaures.
Références : Silva Junior, J.C.G.; Martinelli, A.G.; Marinho, T.S.; da Silva, J.I.; Langer, M.C., 2022, New specimens of Baurutitan britoi and a taxonomic reassessment of the titanosaur dinosaur fauna (Sauropoda) from the Serra da Galga Formation (Late Cretaceous) of Brazil. PeerJ. 10: e14333.
Powell, J.E., 1987, The Late Cretaceous fauna of Los Alamitos, Patagonia, Argentina. VI: The titanosaurids. Revista del Museo Argentino de Ciencias Naturales Bernardino Rivadavia e Instituto Nacional de Investigación de las Ciencias Naturales, Paleontología. 3(3): 147-153.
Campos, D.D.A.; Kellner, A.W.; Bertini, R.J.; Santucci, R.M., 2005, On a titanosaurid (Dinosauria, Sauropoda) vertebral column from the Bauru group, Late Cretaceous of Brazil. Arquivos do Museu Nacional. 63(3): 565-593.
Toutes les images proviennent de Silva Junior et al., 2022 à l’exception de la première qui provient de Campos et al., 2005
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