Redescription de l’holotype de Parksosaurus

En 1926, Parks a rapporté un squelette presque complet, au crâne incomplet, du Maastrichtien de la formation géologique d’Horseshoe Canyon (Alberta, Canada). Il a désigné ce spécimen comme l’holotype (ROM 804) d’une nouvelle espèce de Thescelosaurus, T. warreni. En 1937, Sternberg note des différences entre T. neglectus, l’espèce type de Thescelosaurus, et T. warreni. Il propose ainsi son propre genre pour T. warreni : Parksosaurus. Depuis, peu de spécimens lui ont été référés et cela se base notamment sur le manque de connaissances sur l’anatomie de l’holotype. Contrairement à Thescelosaurus, Parksosaurus n’est pas connu de beaucoup de spécimens et son holotype mérite une révision selon Butler et al. (2011). Pour permettre de mieux connaitre le genre et clarifier sa classification, Sues et ses collègues ont ainsi réétudié l’holotype de Parksosaurus.

Reconstitution squelettique de P. warreni par Scott Hartman

Parksosaurus a été classé à l’origine chez les Hypsilophodontidés, jusqu’à ce que le clade se révèle paraphylétique. Depuis, il a été classé dans différentes positions au sein des ornithopodes ou des cerapodes, parfois au sein des thescelosauridés, dans la sous-famille des thescelosaurinés, ou dans sa propre famille des parksosauridés. En 2021, Madzia et ses collègues ont révisé la phylogénie des cerapodes et synonymisé le nom de Parksosauridae à Thescelosauridae et y classent Parksosaurus au sein de la sous-famille des Thescelosaurinae en compagnie de Thescelosaurus et Notohypsilophodon. Sues et ses collègues ont consolidé ce résultat mais n’ont pas retrouvé Notohypsilophodon chez les thescelosaurinés, rendant le clade endémique au crétacé supérieur de l’Amérique du Nord.

Résultat de l’analyse phylogénétique de Sues et ses collègues plaçant Parksosaurus chez les thescelosaurinés

L’analyse de Sues et ses collègues révèle que l’holotype de Parksosaurus n’était pas complètement squelettiquement mature. Ils confirment la présence d’une suprascapula, composé de cartilage calcifié, cet élément rattaché à la scapula par du cartilage est le seul préservé au sein des neornithischiens. Contrairement à Thescelosaurus, le tibia de Parksosaurus était bien plus long que son fémur, témoin de grandes capacités de course, ce qui constitue une différence notable entre les deux genres puisque Parksosaurus devait courir bien plus vite. La queue de Parksosaurus était rigidifiée par des tendons ossifiés mais gardait une certaine flexibilité, et celle-ci aurait pu lui servir de stabiliseur dynamique lors de la course.

Portion de l’holotype (ROM 804) de P. warreni montrant plusieurs côtes (r), une scapula (sc) et la fameuse suprascapula (ss)

Références : Sues, H.-D.; Evans, D.C.; Galton, P.M.; Brown, C.M., 2022, Anatomy of the neornithischian dinosaur Parksosaurus warreni from the Upper Cretaceous (lower Maastrichtian) Horseshoe Canyon Formation of Alberta, Canada. Cretaceous Research. 105369

Parks, W.A., 1926, Thescelosaurus warreni. A new species of orthopodous dinosaur from the Edmonton Formation of Alberta. University of Toronto Studies: Geological Series. 21: 1–42.

Sternberg, C.M., 1937, A classification of Thescelosaurus, with a description of a new species. Geological Society of America, Proceedings and Abstracts. 1936, 375.

Butler, R.J.; Jin, L.; Chen, J.; Godefroit, P., 2011, The postcranial osteology and phylogenetic position of the small ornithischian dinosaur Changchunsaurus parvus from the Quantou Formation (Cretaceous: Aptian-Cenomanian) of Jilin Province, north-eastern China. Palaeontology. 54, 667–683.

Madzia, D.; Arbour, V.M.; Boyd, C.A.; Farke, A.A.; Cruzado-Caballero, P.; Evans, D.C., 2021, The phylogenetic nomenclature of ornithischian dinosaurs. PeerJ. 9: e12362.

Toutes les images proviennent de Sues et al., 2022

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