En 2002, une expédition paléontologique découvre les restes d’un abelisauridé près de la ville de Plaza Huincul (Neuquén , Argentine), dans le Turonien-Coniacien de la formation géologique de Portezuelo. C’est ainsi que le fossile a été décrit par Baiano et ses collègues sous le nom d’Elemgasem (une divinité de la mythologie Tehuelche qui serait leur créateur et pourrait pétrifier n’importe qui y compris lui-même) avec pour espèce E. nubilus. L’holotype (MCF-PVPH-380) se compose d’une extrémité antérieure d’une épipophyse d’une vertèbre cervicale, une série de douze vertèbres caudales, un fémur droit partiel, un fragment du tibia gauche, les extrémités proximales des péronés droit et gauche, l’astragale-calcanéum gauche, des fragments de la plupart des métatarses et des phalanges (unguéales comprises).
Plusieurs des vertèbres caudales de l’holotype présentent des signes de pathologies, non interprétées par Baiano et ses collègues. Leur analyse ostéohistologique de l’holotype d’Elemgasem nubilus a révélé qu’il était âgé de huit ans au moment de sa mort. Il était sexuellement mature et mesurait 4 mètres de longueur mais était encore un subadulte au niveau de la maturité morphologique, les adultes pouvant peut-être atteindre 4,5 mètres.
L’analyse phylogénétique de Baiano et ses collègues a placé Elemgasem chez les abelisauridés, dans une position instable au sein du clade dérivé des Furileusauria.
Il existe à la frontière Cénomanien-Turonien un grand renouvellement faunique en Amérique du Sud, causé par des changements de taux de CO² dans l’atmosphère ayant un impact important sur l’environnement. En effet, avant cet évènement les théropodes de grande taille sont des carcharodontosauridés et des abelisauridés brachyrostra non-furileusauriens. Ils sont ensuite remplacés par des megaraptoridés, des abelisauridés furileusauriens et des noasauridés. Elemgasem est un genre important car il s’agit du plus vieux furileusaurien connu, datant du Turonien-Coniacien (~ 88 MA) et permet de marquer ce renouvellement.
Elemgasem vivait dans un environnement de plaines inondables, en compagnie de megaraptoridés, de noasauridés, de dromaeosauridés unenlagiinés, d’alvarezsauridés, d’oiseaux, d’ornithopodes, de titanosaures, de ptérosaures azhdarchidés. Ce n’était pas le prédateur principal de son écosystème puisqu’il cohabitait avec Megaraptor, un chasseur bien plus grand. Elemgasem devait donc chasser des proies de taille moyenne comme des ornithopodes et des théropodes plus petits.
Référence : Baiano, M.A.; Pol, D.; Bellardini, F.; Windholz, G.J.; Cerda, I.A.; Garrido, A.G.; Coria, R.A., 2022, Elemgasem nubilus: a new brachyrostran abelisaurid (Theropoda, Ceratosauria) from the Portezuelo Formation (Upper Cretaceous) of Patagonia, Argentina. Papers in Paleontology. 8(5): e1462
Toutes les images proviennent de Baiano et al., 2022 à l’exception de la première et de la dernière qui sont des œuvres d’Abel German Montes
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